"Pour 100 briques t'as plus rien*...mais pour 100 bornes t'as tout !" (*: film de Molinaro de 1982)

Des émotions, du plaisir, de la difficulté, du partage. Le 100 bornes de Millau , c'est tout ça et plus que ça.

Mais tout d'abord, un grand bravo à Mickael. Pris de crampes très tôt, il a été jusqu'au bout alors qu'il n'avait plus rien à gagner, ni à prouver. Certains auraient laissé tomber, lui a tout donné, un 100 bornard de GDM ça n'abandonne pas ! Un vrai grand sportif dans les performances et dans l'esprit.Félicitations à David, 16ème quel exploit ! Vu sa préparation c'est amplement mérité. Je crois qu'à l'arrivée, il aurait pu continuer ! Merci à eux deux de m'avoir accompagné sur mon dernier kilomètre jusqu'à la ligne d'arrivée. Ce fut pour moi un grand moment d'émotion: la satisfaction du devoir accompli et une solidarité et une amitié puissante, partagées grâce à la course.

Un grand merci à Dédé, mon compagnon fidèle et attentionné pendant 12h42 !. On a partagé un grand et long moment dans la bonne humeur (eh oui c'est possible même sur un 100 bornes !), on a même chanté du Reggiani !!

Et la course dans tout ça !! Eh bien pour moi, Millau, c'est pas vraiment une course, en tout cas, c'est plus qu'une course. C'est un défi, une aventure humaine et sportive, qui par sa difficulté mais aussi la beauté de son parcours, dépasse largement la notion un peu restrictive de course. Mais au final, c'est un défi que j'ai su relever. En dépit d'une préparation minimaliste qui en inquiétait plus d'un (et ils n'avaient pas tort !), j'ai pas trop mal géré ma "petite affaire".

Objectif numéro un : finir. Peut-être par inconscience ou prétention, cette idée ne m'occupait pas vraiment l'esprit, je me voyais finir !

Objectif numéro 2 : ne pas arriver dimanche ! concrètement mettre moins de 14 heures, ça c'est fait !.

Objectif numéro 3 : essayer de faire une course "propre", bien construite en dépit des difficultés et du grand saut dans l'aventure : je n'avais jamais couru plus de 7 heures. Je crois que ça aussi c'est fait : 467ème au 25km, 435ème  au marathon, 382 à St Affrique au 71ème et 351ème à l'arrivée.

Mais franchement à Millau, l'essentiel n'est pas dans le classement. L'essentiel, c'est d'y être, d'en profiter et de le finir. Finalement Millau, c'est comme un premier baiser : on y pense longtemps avant, on le savoure le plus longtemps possible sur l'instant (ça c'est pas difficile, on pourrait même trouver cela un peu long !, et quand c'est fini, on est impatient que ça recommence (pas trop vite quand même !) ».